Couple mythique de l’occident médiéval, symbole d’amour libre et de passion impossible, l’histoire d’Héloïse et Abelard a de tout temps inspiré l’art et la culture. Et c’est à Paris que s’est jouée en grande partie cette histoire d’amour, depuis les pentes douces de la montagne Sainte-Geneviève jusqu’à l’ancien quartier étudiant du cloître de Notre-Dame, sur l’Île de la Cité. Entre balade et histoire, suivez les traces des amants les plus célèbres du Moyen-Âge.
Quai aux Fleurs, Île de la Cité
C’est d’abord en temps qu’étudiant qu’Abelard se fera connaitre à Paris. Arrivé de sa Bretagne natale, il a environ 20 ans lorsqu’il entre dans l’Île de la Cité pour y suivre les cours au collège Notre-Dame. Après avoir parcouru la Province, Paris est la destination finale des étudiants qui souhaitent achever leur formation.
En ce début de 12e siècle, être étudiant, c’est discuter interminablement de thèses et d’hypothèses, d’antécédent et de conséquent. Sûr de son savoir, il se confrontera très rapidement aux plus grands maîtres de l’époque, renversant les codes habituels de la dialectique. En quelques mois, dans cette île de la Cité qui était alors le coeur battant de la ville, Abélard ne tarde pas à se faire un nom (et des ennemis…), et devient maître à son tour.
Un chanoine de Notre-Dame, Fulbert, invitera le philosophe chez lui pour instruire sa jeune nièce, Héloïse, à qui l’on promettait un grand avenir intellectuel. Abélard avait déjà remarqué la demoiselle lors de ses marches dans les ruelles étroites autour de la cathédrale, dont la beauté égalait l’intelligence. « Les livres étaient ouverts, mais il se mêlait dans les leçons plus de paroles d’amour que de philosophie, plus de baisers que d’explications » racontera Abélard. Au numéro 9-11 du quai aux Fleurs, sur l’Ile de la Cité, se trouve l’emplacement des ces premières amours entre un professeur et son élève, entre un philosophe et une fille de religieux… Un concentré d’interdit et d’amour impossible.
La vengeance de Fulbert, qui les a un jour surpris dans la chambre de la jeune fille, sera à la hauteur du scandale. Un jour qu’Abélard dormait, trois hommes l’immobilisèrent et le castrèrent. Un évènement qui s’est également déroulé sur l’Île de la Cité.
L’immeuble actuel date de 1849.
Montagne Sainte-Geneviève
Personnage orgueilleux et provocateur, Abélard eut tout au long de sa vie de nombreux ennemis. Ses idées novatrices, dans une époque à dominance religieuse, passaient pour les plus conservateurs pour de l’hérésie. Devenu maître à l’école de Notre-Dame, il partit sur les pentes de la montagne Sainte-Geneviève pour « fuir ses ennemis », et créa une école nouvelle, où les cours étaient dispensés en plein air. Le succès fut considérable, et à l’origine de la création de l’Université médiévale , l’une des plus vieilles et plus prestigieuses institutions parisiennes.
Si quasiment plus rien ne subsiste de cette époque, vous pouvez flâner aux alentours de La Sorbonne pour imaginer l’ambiance étudiante de Paris au 12e siècle. Rue Valette, vous pouvez aussi découvrir le collège Sainte-Barbe, fondé en 1460.
Cimetière du Père-Lachaise
Lors de ses différents voyages à travers la France, Abélard fonda une école en Champagne, dans l’Aube, appelée le Paraclet. Elle sera transformée en abbaye féminine et Abélard demandera à Héloïse d’en être l’abbesse. Abélard meurt en 1142, et y sera enseveli à la demande de son épouse. Lorsque Héloïse disparaît en 1164, elle fut déposée dans le tombeau de son mari. La légende raconte qu’Abélard étendit les bras pour la recevoir…
La mairie de Paris a fait transporter en 1817 les restes de ce couple de légende au cimetière du Père-Lachaise. Depuis plus de neuf siècles, les amants reposent ensemble…
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